Baudelaire

Humant lesdits parfums des feux tamariniers,
Je vogue sur ma barque vers de lointains pêchés,
Suivi de mes mots, encore tout engourdis
Par les récits maudits des sombres paradis.

A l'orée des jongles et frôlant les côtes,
Mes rames se taisent pour qu'enfin chuchotent
Les chants des morts, aux râles orgiaques.
Suivant les pousses épiphytes, les mousses,

Mon chemin semé d'ananas, noix de coco,
Comme d'autres délices aux apparats éclos,
Me mène malgré moi aux tribus anthropophages
Où mes rêves se changent en un blanc sarcophage.