Je vais

Des éclairs paralysés contre les ressacs
D'une terre éreintée par d'affreux récifs
Je tuerais pour revoir un peu les Ailleurs

Humant les volutes de clapotis bleuâtres
Goûtant à ses lèvres les citrons oppressés
Le ciel lourd et cérébral m'absorbe humide

Je vais, frais de rosée de la tête aux pieds
Jusques au fond des infimes mathématiques
Craquant sous mon corps les friches indiennes

M'élancer de ce globe et voguer aux étoiles
Couler aux abysses, aux infinis de l'Ys
Aux épaves du temps, aux astres incendiés

Je vais jusqu'aux lointains, brûlant de tous mes rêves