Nocturne

Je rêve d'ivoires et de nuits infernales.
Sous les cieux rouillés - crachats de réverbères -
Je contemple tes nus. Âge d'ors et rivages ;
Dérivés songes d'hiver, mensonge automnal,
Ta croupe m'envoute en des volutes, Berbères
Crachés des landes espagnoles, mirages.

Je divague dans les rues pavées d'épaves
Et grave en mon crâne ces flashs indélébiles ;
Archanges, cavaliers nègres et vertiges,
Poudres d'or, améthystes aux bleus éclats slaves
Merveilles chimériques et soifs volubiles,
Ombres aux velours noirs. Et le silence fige.

Dans ces nuits solitaires nacrées d'asphalte,
Tes parfums offrent aux météores fugaces
Mes songes innocents. Saouls des vents nocturnes,
Ils voguent parmi les flots célestes où s'éclatent
Les navires sphériques, pluies d'artifices.
Je m'éveille à l'aube des adieux de Saturne.

Sous tes reins je m'immisce frêle Clémentine,
Aux aurores azurées, dorures orangées
Des horizons urbains. Mais merde ! les éclats
D'asphalte parsèment mon cerveau d'échines,
D'exodes charnues, orgasmes enflammés,
Cocktails Molotov et leitmotivs d'apparats.