La Folie

Derrière un lourd rideau rouge sang
La folie vint à moi et m'ouvrit ses gonds :
En ses entrailles fiévreuses l'encens
Fit de ses volutes des voutés démons.

Leurs visages rivés sur la rive des âges
Semblables aux automnes, ces étés ravagés,
Remuent cieux et terres en quête d'un rivage
Et laissent à leurs pieds des âmes saccagées.

A l'orée d'une jungle nuancée de blanc,
Ils se lassent inlassablement des temps volés
Et rêvent, fugaces, de leurs envolées
Vers l'imaginaire, vers ces lointains céans.

Mais, captifs, victimes de leurs songes,
Le temps s'envole pour que se rongent
Les fragments épars, et que se vengent
Avec délice, les vicieux archanges.