Marlene

L'indescriptible choit entre mes mains fébriles :
Dans nos yeux, les mêmes cieux, tandis que les feux
D'un été lointain brûlent les temps incertains,
Ceux des promesses à l'odeur âcre des pins.

Tandis que les étoiles versent sur les terres
Les torrents soufflant des maux incandescents,
Les eaux suivent leur lit de diamants latents
Et façonnent Vénus en épousant les pierres.

La Femme s'érige, fragile, sous les ifs
Et sculpte ses charmes en des espoirs captifs
Jonchés de doux attraits aux saveurs maladives.
Mais au-delà de ces bouillantes chairs lascives,

Au-delà des brûlants baisers écorchant les nuits
Se cache la douceur d'une âme tendre et frêle
Ainsi qu'un cœur qui comme un cristal se fêle
A la moindre brise que lui souffle la vie.

Tu es cette femme, qui par des silences sourds
A su sans ailes devenir l'ange de Saturne
Sous lequel je fauche les vents nocturnes.
Tu es cette femme, qui par des silences sourds

A su sans elles faire de mes jours assourdissants
De douces symphonies aux frissons incessants.
Tu es cette femme, qui par des silences sourds
A fait de notre amitié des débris d'amours.

A Marlene