La Montagne

En hiver le matin, et sous son blanc manteau,
La montagne rêve de ces nuées d'oiseaux
Qui entrainés par leurs incandescents nuages
Voguent dans les cieux, jusqu'au delà des âges.

En automne en son sein, les feuilles diluviennes
Des troncs noirs s'embrasent et forment sur la terre
Les rouges feux amers aux saveurs de lumières :
Les parfums nous distillent des saveurs indiennes.

En été c'est la fin ; et quand les fleurs nous chantent
Beautés délicieuses et espérances lentes,
Le temps a fait du val, aux charmes intrépides,
De morts florilèges aux mélancolies arides.

Et au printemps enfin, au réveil de la vie,
La montagne s'envole ! Elle atteint les étoiles,
Atteint les cieux ouverts, les riches paradis :
Et y arrache encore une sublime toile.